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noire. Les parois, tendues de stores chinois qui entretenaient la fraîcheur dans la pièce, supportaient d’un côté un râtelier d’armes et de l’autre des tableaux de chasse.

Les armes étaient des fusils doubles de Birmingham, des carabines rayées de Devisme, des espingoles évasées, des pistolets simples et des revolvers à six coups, des couteaux de chasse de Lepage avec des poignées sculptées, des sabres de Damas aux lames bleues et recourbées, des épées de combat, noires, longues et triangulaires, et des poignards à deux tranchants courts et acérés. C’était à donner le frisson.

Les tableaux étaient de splendides groupes de cerfs de Gainsborough, des chevaux et des chiens de Dreux, des paysages de Collins et de Calcott, puis d’admirables études de lions et de tigres par de moins célèbres maîtres. Quant au marines, elles étaient parfaitement absentes. Cela se comprend. Signées Joseph Vernet ou Gudin, elles n’eussent encore été que la bien pâle copie du spectacle que, de sa dunette, pouvait contempler le marin, lorsque, luttant contre un de ces terribles typhons des mers de Chine, le Fire-Fly bondissait sur les flots.

En ce qui regarde la salle à manger, l’office et ses dépendances, rien n’avait été ni omis ni économisé à leur égard. C’était avec amour que le gourmet sir John avait donné ses soins à tout ce qui intéressait la table. Le cuisinier était à son bord un véritable per-