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fort gracieux escalier à caillebotis pour les officiers ; aux pistolets des embarcations, à l’arrière, ainsi qu’aux tangons, se déroulaient des échelles de cordes pour les hommes d’équipage.

Le contrebandier n’avait pas de dunette élevée ni de gaillard. Son pont, poli comme une glace, s’étendait de l’avant à l’arrière en bordages étroits, qui semblaient en augmenter la longueur. Il était peint en blanc ; tout ce qui n’était pas en bois : habitacles, râteliers, cabillots, était en cuivre soigneusement entretenu. L’arrière était garni de caissons où s’enfermaient les mille ustensiles de la timonerie, caissons qui avaient été faits assez larges pour servir, pendant la journée et même pendant la nuit, de lits de repos qu’abritaient parfaitement les tentes à rideaux qui, dans toute sa longueur, enveloppaient le délicieux bâtiment.

On voyait, en le parcourant, que son propriétaire avait souvent sacrifié l’utile à l’agréable. Le capitaine Canon, dont la fortune était faite depuis longtemps, voyageait presque en amateur ; peu lui importait de vendre aux habitants du Céleste-Empire quelques caisses d’opium de plus ou de moins. Ce qu’il voulait par-dessus tout, c’était de naviguer le moins désagréablement possible. Il avait résolu ce difficile problème.

Le centre de son navire, entre les deux mâts, était seul réservé à la cargaison du précieux narcotique ; à l’avant, l’équipage avait un poste des plus spacieux,