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notre appartement. J’étais trop pressé de m’étendre sur un bon lit pour songera toute autre chose qu’au repos.

Éveillé dès le jour par les gazouillements des bulbuls qui chantaient sous mes fenêtres, je descendis dans les jardins. La première personne que je rencontrai fut le capitaine Wilson qui, gardant à terre ses bonnes habitudes de marin, se promenait déjà depuis longtemps.

À peine m’eut-il aperçu qu’il se dirigea de mon côté. Il voulait évidemment me demander des explications sur les motifs qui, la veille, m’avaient fait lui recommander la plus grande discrétion dans ses questions à notre ami commun.

J’allumai un cigare et lui pris le bras ; puis, en parcourant un ravissant parterre, émaillé de roses, de géraniums et de myrthes qui embaumaient la fraîcheur du matin, je le mis rapidement au courant des événements qui s’étaient passés depuis Tanjore jusqu’aux rives du Panoor.

— Je suis alors fort heureux, me dit-il, lorsque j’eus terminé mon récit, d’avoir été forcé de vous attendre ici, en rade de Madras.

— Pourquoi donc ? demandai-je.

— Parce que, si vous aviez été obligés de suivre la côte pour vous rendre à Calcutta, vous n’auriez pas eu seulement le temps de gagner la Kistnah sans avoir été rejoints par les thugs. Soyez-en bien certain, les chefs du nord sont déjà prévenus de ce qui