Page:René de Pont-Jest - Le Fire-Fly.djvu/170

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

avait sur ses lèvres entr’ouvertes le plus délicieux sourire. Comment l’Indien que j’avais cru voir à travers ses rideaux avait-il pu se glisser auprès d’elle sans la réveiller ? Je ne savais rien encore de l’agilité de reptiles et des ruses de ces sanglants sectateurs de Kâli.

Un massalchi, appelé par Roumi dont nous pouvions avoir besoin, avait pris la torche. Le houkabadar était aussi près de nous.

Sir John avait doucement laissé retomber les rideaux de Goolab-Soohbee.

— Eh bien ! me dit-il en s’approchant de moi et en me parlant en français par plus grande précaution, vous savez où nous en sommes ! Roumi vous a tout appris. Je ne sais pas vraiment comment nous allons nous tirer de là.

— Mais, répondis-je, réveillons nos bahîs.

— Nos bahîs ne nous défendront pas contre les thugs. Ils prendront la fuite dès qu’ils s’apercevront quels ennemis ils ont à combattre, et nous resterons seuls.

— Comment Roumi les a-t-il reconnus, demandai-je ?

— Par le plus grand des hasards. En allant faire au lever de la lune ses ablutions sur le bord du fleuve, il a trouvé sur le sable ce mouchoir de soie, Vous voyez ce nœud qu’il a à cette extrémité, c’est le signe de reconnaissance des thugs.

L’objet qu’il me présentait était un foulard à un