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— Mais, demandai-je, déjà inquiet, le Fire-Fly n’est pas sur rade à Saint-Denis ?

— Non, répondit le capitaine Canon, j’ai laissé mon clipper à Calcutta avec ordre d’en changer le doublage, mais nous le rejoindrons sur le Raimbow, bâtiment anglais commandé par un de mes meilleurs amis, auquel je vous présenterai demain, en allant lui demander à déjeuner à son bord.

Nous nous quittâmes fort tard dans la nuit, mais je ne dormis guère, tant j’étais impatient.

Le lendemain, à neuf heures, nous étions à bord du Raimbow, qui devait sous peu mettre à la voile pour Calcutta en touchant à Ceylan, à Pondichéry et à Madras.

Le Raimbow était un de ces grands bâtiments de la Compagnie des Indes, à double batterie, pouvant à l’occasion devenir un véritable vaisseau de guerre à deux ponts. Il devait jauger, au moins, deux mille quatre cents tonneaux.

Le capitaine Wilson, qui le commandait, me reçut d’une charmante façon, et, trois jours après ma présentation, je vins m’installer à bord avec sir John, qui, je le voyais bien, abandonnait Zana avec autant de peine que j’avais, moi, de plaisir à quitter la colonie française.

Nous étions à peine à bord que l’équipage virait au cabestan. Bientôt, le Raimbow dérapait et sortait, toutes voiles dehors, de la rade de Saint-Denis, avec le cap à l’est, pour gagner les vents du