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hommes n’en pouvaient plus, nous avions décidé que nous ferions là une halte de quelques heures.

Dix minutes après notre arrivée, notre tente était dressée, appuyée contre les palanquins autour desquels nos bahîs avaient disposé des nattes pour se coucher après leur repas. Le houkabadar s’était chargé de préparer le riz et le poisson qui étaient la nourriture ordinaire de la bayadère, et, après moins d’une demi-heure, Roumi nous servit, sur une des tables de palanquin fichée en terre sous la tente, un repas de viandes froides auquel les fatigues et les émotions de sir John ne l’empêchèrent pas plus que moi de faire honneur.

Comme rien ne me retenait à notre petit camp, je voulus mettre à profit la courte halte que nous faisions à Tritchinapaly. Laissant donc les deux amoureux en tête-à-tête, ce qui d’ailleurs leur était fort agréable, j’en suis convaincu, je pris avec moi Roumi et je me dirigeai vers la pagode. J’étais aussi bien aise de faire une reconnaissance aux environs pour voir si rien n’y était suspect.

Nous fûmes bientôt sur le bord du Kavery. C’est dans une petite île que forme le fleuve en face de la ville qu’a été construit le célèbre temple de Seringham. Quand, ayant traversé la rivière sur un assez mauvais pont qui joint l’île au rivage, je me trouvai à quelques pas de la pagode, je restai saisi d’admiration à la vue de cet immense et imposant édifice.