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gneusement fermé ; la pauvre enfant reposait encore et le fidèle houkabadar veillait sur le sommeil de sa jeune maîtresse.

Je trouvai mon gros ami s’éveillant à peine ; les plus fortes émotions n’étaient pas faites pour le priver de sommeil. Il m’avoua qu’il avait parfaitement dormi. Puis, donnant l’ordre à nos hommes d’aller au pas, il descendit, lui aussi, de son palanquin, à la grande satisfaction de ses bahîs qui semblaient encore plus fatigués que les miens.

Il est vrai qu’ils avaient à porter une cinquantaine de kilogrammes de plus.

Quant à ceux de la bayadère, ils paraissaient frais et dispos : la ravissante fille ne devait pas peser plus qu’un oiseau sur leurs robustes épaules.

Le premier regard de sir John avait été pour les palkee de sa maîtresse, mais, s’apercevant qu’elle dormait encore, il s’était discrètement retiré. Nous marchions depuis près d’une heure en causant de nos projets, lorsqu’une douce voix nous fit retourner.

Goolab-Soohbee venait de se réveiller et nous appelait.

En deux bonds, nous fûmes auprès d’elle.

La gracieuse enfant, entr’ouvrant de sa mignonne main le rideau de son palanquin, offrait à la fraîcheur du matin son visage encore un peu appesanti par le sommeil. Dans le désordre de ses vêtements, elle était plus jolie encore que nous ne l’avions jamais vue.