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soit prêt pour huit heures. Nous voyagerons jusqu’au coucher de la lune ; il faut qu’après-demain nous soyons à Karikal.

— Dans deux heures vous aurez vos palanquins, répondit l’hôtelier. Quant aux porteurs, qu’ils soient Malabars ou Télingas, Bengalis ou Indoustanis, vous pourrez avoir en eux toute confiance. Il est sans exemple que des bahîs aient jamais mérité des reproches sérieux. Ce sont les seuls Indiens sur la probité desquels on puisse compter. Reposez-vous donc sur moi, vous serez satisfait.

L’hôte sortit après ces quelques mots pour aller exécuter les ordres de sir John.

— Qu’avez-vous donc dit tout à l’heure, mon cher ami ? lui demandai-je lorsque nous fûmes seuls. Vous avez parlé de Karikal où vous voulez arriver dans quarante-huit heures.

— J’ai parlé de Karikal, répondit l’amant de la bayadère, parce que je ne veux pas que notre hôtelier lui-même sache de quel côté nous nous dirigeons. Nous ne saurions être trop prudents.

— Très-bien ! et nos bahîs ne nous trahiront pas ?

— C’est peu probable ! Ce sont vraiment d’honnêtes gens. Du reste, nous les surveillerons.

Sir John appela son domestique et lui commanda de tout préparer pour le départ.

Nous sortîmes, nous, pour aller aux renseignements et nous apprîmes, des officiers anglais que nous interrogeâmes, que, pour nous rendre a Madras,