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jadis par les Hindous pour soulever ces énormes monolithes qui forment le couronnement de tous leurs édifices, lorsqu’une main se posa sur mon épaule.

Je me retournai.

Sir John était derrière moi.

— Déjà ! m’écriai-je, surpris de voir mon amoureux commandant si promptement séparé de sa ravissante maîtresse, et sans réfléchir que je venais de passer plus d’une heure à examiner la pagode.

— Oui, déjà ! répondit-il ; nous n’avons pas de temps à perdre. Venez, retournons vite à l’hôtel pour tout faire préparer pour notre départ.

— Ah ! çà, qu’avez-vous donc ? repris-je en lui prenant le bras et en m’apercevant que son visage, ordinairement si souriant et si ouvert, était devenu grave et sérieux.

Nous nous dirigions vers nos chevaux.

— Ce que j’ai, cher ami, c’est que je sens que je suis fort amoureux de cette charmante fille, et mon amour et les confidences qu’elle vient de me faire me mettent dans un singulier embarras.

— Comment cela ?

— Goolab-Soohbee est depuis longtemps poursuivie par ce Malabar que vous avez remarqué hier ; elle craint tout de cet homme, à la passion duquel elle n’a pas voulu céder ; il la suit partout.

— Jusques ici, repris-je, car je l’ai aperçu deux ou trois fois, vous surveillant évidemment et prêt avons faire un vilain parti.