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voyager, voir Paris ! Elle en avait quelquefois rêvé.

— Je vous remercie tous deux, reprit le châtelain de Pampeln après un instant de silence. Toi, Soublaïeff, tu es plus qu’un serviteur dévoué, tu deviens un ami pour moi. Quant à ta chère enfant, je n’oublierai jamais le sacrifice qu’elle veut bien faire en s’éloignant de sa famille pour m’accompagner pendant quelques semaines.

Puis, tendant la main au fermier qui la pressa respectueusement dans les siennes, il ajouta :

— Amène-moi Véra demain matin ; nous nous mettrons immédiatement en route pour Mittau, afin d’y prendre le train du soir pour Paris. Encore une fois merci ; à demain !

Le prince, qui avait prononcé ces derniers mots sur le pas de la porte, sauta à cheval et s’éloigna dans la direction du château.

Le jour suivant, avant dix heures, Soublaïeff arrivait avec sa fille à Pampeln. À midi, la jeune Russe et Pierre Olsdorf montaient dans une chaise de poste, sur le siège de laquelle Yvan, le vieux et fidèle valet de chambre prenait place, et Soublaïeff, les yeux humides, les voyait partir en murmurant ;

— Peut-être ai-je eu tort de céder, mais il paraissait tant souffrir. Quel peut être ce mystère ? Dieu garde mon enfant !


VII

À L’OPÉRA-COMIQUE


Deux jours plus tard, Pierre Olsdorf arrivait à Paris, à sept heures quinze du soir, par l’express de Cologne. Il avait fait tout la route d’une seule traite. À huit heures,