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Olsdorf avait frappé droit au cœur le second époux de la comtesse Barineff.

À un geste du médecin, ainsi qu’à la consternation de MM. Rimaldi et Bertin, le prince comprit que tout était fini. Seulement alors son visage se couvrit d’une horrible pâleur et, pendant une seconde, il arrêta ses regards sur ce cadavre que sa justice avait fait. Puis il se découvrit respectueusement et s’éloigna sans mot dire, au bras du comte Panen.

Le jour même, Mme  Daubrel et Véra recevaient à Paris une dépêche leur annonçant que le prince Olsdorf arriverait au Grand-Hôtel le lendemain dans la soirée.


XI

LISE ET MARTHE


Lorsqu’elle reçut à Pampeln la dépêche que son maître lui avait adressée de Brindisi pour la prier de se rendre immédiatement à Paris avec Alexandre et Tekla, Véra Soublaïeff étouffa un cri de joie ; car elle ne pensa d’abord qu’au bonheur de retrouver celui qu’elle aimait de toute son âme depuis plus de trois années, celui qu’elle avait craint si longtemps de ne plus revoir. Mais aussitôt elle eut honte de ce premier mouvement, bien naturel cependant, et comprenant que si l’exilé revenait aussi vite, c’est qu’un grand malheur était imminent, elle pleura sur ces pauvres enfants qui n’allaient embrasser leur mère qu’à son lit de mort. Aussi résolut-elle de partir sans retard.

Le soir même, grâce aux préparatifs qu’elle avait faits depuis plusieurs semaines, elle put prendre, avec le jeune