Page:René de Pont-Jest - Divorcée.djvu/205

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Ma chère Lise, murmura Mme Daubrel.

— Écoutez-moi, reprit la malheureuse femme, dans une exaltation fébrile. J’ai la certitude que bientôt c’est auprès de mon chevet qu’il vous faudra veiller. Promettez-moi que vous cacherez mon état à tout le monde, à M. Meyrin surtout, à ma mère elle-même, jusqu’à l’heure où ma situation sera désespérée.

— Je vous le promet sans hésitation, tant je suis sûre que quelques jours de repos suffiront pour vous rendre le calme et la santé ;

Marthe se trompait. Moins d’une semaine plus tard, Mme Meyrin, atteinte d’une fièvre nerveuse des plus intenses, était forcée de s’aliter, et les docteurs appelés en consultation jugeaient son état fort inquiétant. Ils hésitaient seulement sur les causes du mal. Ils ne comprenaient pas que les caresses naïves de sa fille ne suffisaient pas à la désespérée, qui mourait d’amour maternel inassouvi.

L’ex-princesse Olsdorf, jadis si entourée, n’avait plus auprès d’elle qu’un vieux comédien et une amie dont il nous faut maintenant peindre la situation sociale plus complètement que nous ne l’avons fait jusqu’ici.


VII

LE ROMAN DE MADAME DAUBREL


À l’époque de son mariage avec Mlle Marthe Percier, M. Raymond Daubrel approchait de la quarantaine. Sa femme, au contraire, avait vingt ans à peine.

Fils d’un Français établi à New-York où il représentait