et la comblait de dons. Transporté tout à coup dans la féerie de ces noces, je bus l’air à pleins poumons. Je me dis :
— Les Cafaret ne comptent pas ! Quelle sottise, au grand jour, d’entrer dans ces repaires d’oiseaux de nuit !
Mais comme je marchais, j’aperçus, venant au-devant de moi, Brutedeveau lui-même ! (Saint-Remy me l’avait montré sur la route.) Ah !… un sentiment fort me poussa droit vers lui. Je l’abordai, je l’arrêtai :
— Monsieur… parlons d’homme à homme !
Brutedeveau avait une face morne, où cette apostrophe n’éveilla rien. « Je vais prendre un train, dit-il, je n’ai pas le temps… »
— Je ne vous demande, lui dis-je, qu’une minute ! Nous sommes tous deux Français, c’est-à-dire raisonnables. Je m’adresse à votre intelligence (son front avait l’air d’un mur) — et à votre cœur (une brume couvrait ses yeux). Vous êtes un homme libre. Dominez en vous le typographe malséant. Voyez plus large, plus loin !
Brutedeveau répondit lentement :
— Je me refuse à prêter la main à ce qu’on imprime un texte, qui rapport à l’école laïque la tient pour une erreur. J’estime et je considère que l’enfant, à rebours de ce que lui enseignent les prêtres, trouve à l’école laïque une vision de la vie sans dra-