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LES CEUX DE CHEZ NOUS
(QUAND J’ÉTAIS P’TIT.)



VIII

BAI ÈFANT

C’est le nèveu da Trinette, que sa sœur qui a marié le grand de chez Fassotte, au thier Bouxhormont, l’a venu apporter ici, parce qu’elle devait partir pour les briques avec les autres et que ç’aurait été une èhale parce qu’il n’est pas encore assez ac’levé, et l’homme barbote après, quand c’est qu’il a justement repris l’ouvrache pour cent mille briques et l’autre fois il y avait un arbre et les briques ne pouvaient pas sécher et ils avaient revenu. Voilà ce que la femme Fassotte a venu raconter en mettant l’enfant chez nous et qu’elle recommençait encore à expliquer quoi et comme et ma tante lui a crié :

Taihiz-ve, biesse, nos l’wâdrans vos t’èfant jusqu’à c’qui vos rimnése. Corez èvoye à c’t’heure !

Alors, la femme a dit : Merci co cint feyes, puis elle a commencé à pleurer et à embrasser l’enfant qui ne voulait pas ; elle criait : Ar’veye, savez, fleûr di mes ouyes, mi p’tit voleur, mi bai èfant, li pu bai qu’on z’a maye