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Pah ! fez in’ ante botnîre à hipette. N’a mèsâhe di nou windai po çoula. Prindez l’béchette delle cizette.

Il grogne plus doucement, s’en va, puis il revient et son col est mis ; on ne le voit presque pas parce qu’il est tout recouvert par une grosse noire cravate de l’ancien temps, qu’il veut toujours mettre le dimanche, malgré que ma tante lui a dit bien des fois :

Avou vosse neure ècherpe tingleye, vos avez l'air d’onk qui cache des freudès poques !

Il a mis son beau paletot brun avec un large golé de vroul et sa chaîne de montre avec une pierre violette qui barloque.

Ma tante est prête aussi, sa robe verte claire est toute ronde, on ne peut pas venir trop près d’elle ; il y a beaucoup de volants tout autour et toujours pareils, puis une ceinture avec un gros nœud plat sur le côté et les deux bouts du floquet qui vont jusqu’à terre. Son chapeau fait le tour de sa figure en avançant sur les côtés comme des waitroules et il y a des fleurs violettes au-dessus qui viennent tout le temps, et un élastique qui le fait tenir par derrière la tête, parce que les deux longs ribans qui viennent devant ne sont pas liés, mais ils viennent tout mois à la poitrine où il y a une croix d’or pour les ratenir.

Puis Trinette lui met par derrière son grand châle. Il est couleur d’orange avec tant des dessins ronds — des ramatches qu’elle dit — et il pend jusqu’à terre, avec une pointe et une autre pointe dessus, un peu plus courte. Avec ça, elle a l’air d’un grand pain de sucre, ou bien d’une estatue de la Vierge,