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de la peſte de Marſeille


ſirs ; Le vin pleure & la vigne languit, & tous ceux qui avoient la joie dans le cœur, ſont dans les larmes. Le bruit des tambours, qui faiſoient la joie de nos Campagnes, a ceſſé, & les cris de réjoüiſſance ne s’entendent plus. Ils ne boivent plus le vin en chantant des airs, & toutes les liqueurs agréables ſont devenues ameres[1]. Tel a été l’état de la campagne dans cette contagion, & qui a duré juſques au tems où l’on forma le deſſein de la ſecourir, ce que la ſuite de cette narration nous apprendra.




CHAPITRE XV.


Les Echevins demandent du Conſeil. Forçats accordés pour ſervir de Corbeaux. On enleve tous les Cadavres.



A Peine vit-on commencer les déſordres, que nous avons décrits ci-deſſus, que les Magiſtrats ſentirent le poids d’une adminiſtration ſi penible & ſi accablante ; ils reconnoiſſent qu’ils auroient dû la

  1. Iſaïe.