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de faire sortir l’armée avant le septième jour du mois[1], et chez les Lacédémoniens les troupes ne devaient se mettre en campagne qu’avec la pleine lune[2].

4° Que le Prince excite les siens à se comporter en hommes fermes et courageux ;

5° Qu’il prenne l’avis de gens prudens et expérimentés à la guerre ;

6° Qu’il marche lentement avec l’armée, à moins que la nécessité ne l’exige autrement ;

7° Qu’il choisisse, autant que possible pour asseoir son camp des lieux abondamment pourvus d’eau et de fourrage ;

8° Que s’il voit une bête de somme trop chargée, il la soulage et fasse porter une partie de son fardeau par une autre ;

9° Que s’il en a le choix, il n’engage pas le combat avant le milieu du jour, mais seulement après la prière de midi. En effet, les Musulmans croient qu’à ce moment de la journée s’ouvrent les portes du ciel et que la victoire et la miséricorde en descendent. De plus, comme le soleil est déjà parvenu à la moitié de son cours et que la nuit n’est pas très-éloignée, il se fait une moins grande effusion de sang humain, et si les Musulmans se trouvaient dans la nécessité de fuir, l’obscurité pourrait les aider à pourvoir plus facilement à leur sûreté.

Les actes dont on fait bien de s’abstenir quoiqu’ils ne soient pas défendus positivement sont :

1° De tuer de sa main son père infidèle ;

2° D’attaquer l’ennemi, la nuit, sans nécessité ;

3° De combattre avant l’heure de midi ;

4° De couper le jarret aux bêtes de somme, et cela lors même qu’elles ne pourraient suivre l’armée : dans ce cas il vaut mieux les tuer. Mais il est permis de couper le jarret aux bêtes de somme de ses adversaires ;

5° De détenir un ennemi en prison jusqu’à ce qu’il meure de faim. On rapporte que Mahomet n’a fait périr qu’une seule personne par ce genre de mort, un certain Abka fils de Abou Moïed.

6° De renverser les forteresses et les bâtimens, d’inonder les retranchemens faits de terre et d’argile, de lancer contre l’ennemi des machines incendiaires, de brûler les maisons, et

  1. Apeirêto Athênêsi strateïan exageïn pro tês tou mênos ebdomês· (Hesychius.)
  2. Suidas, in Ippias.