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MES SOUVENIRS

temberg, je dus donner en son honneur un de mes premiers dîners, auquel j’invitai le ministre de Hollande baron de Mollerus, le ministre de Naples duc de Regina, MM.  de Cito, de Byland et le personnel de la légation.

Le hasard fit que ce jour-là même les journaux avaient apporté la nouvelle de la découverte d’un complot à Marseille. Parmi mes convives se trouvaient également plusieurs personnes de la cour, entre autres le général de Berg, quartier-maître général de l’armée impériale, et le prince de Hohenlohe.

Tous, sans exception, en m’abordant, me félicitèrent avec un sentiment sincère de ce que la vie du Prince avait été par cette découverte heureusement préservée. Le comte de Berg, en particulier, me dit que « les jours du Prince n’étaient pas moins précieux pour la tranquillité de l’Europe que pour celle de la France ».

J’eus à traiter avec M.  de Séniavine, qui remplissait intérimairement les fonctions de ministre des affaires étrangères durant l’absence du comte de Nesselrode, la question fort intéressante de la succession au trône de Grèce. M.  de Séniavine m’annonça que le gouvernement russe approuvait parfaitement les vues du cabinet français, et qu’il venait d’envoyer à son ambassadeur à Londres, M.  de Brunnow, les