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CHAPITRE DOUZIÈME

pour cette partie surtout de l’Italie, je ne rencontre que des adhésions, et je regarde comme à peu près certain que je réussirai à empêcher tout mouvement dirigé contre la personne et la dignité du Pape, dans Rome du moins, mais toujours sous la condition expresse que le niente sera exclu. Je crois que même dans le cas de l’évacuation on pourra tenir ces gens tranquilles. À ce sujet je veux vous dire mon idée. Évidemment c’est l’Autriche qui l’a conseillée, probablement pour amener les choses au dilemme suivant : Une fois Rome évacuée, ou il y aura des désordres, et il faudra bien y revenir ; en outre, on compte sur quelques actes odieux qui perdraient la cause italienne dans l’opinion publique ; ou bien, tout le monde reste tranquille, et on pourra bien dire « Voyez-vous ces gens qu’on disait si maltraités et si mécontents ! » Cette explication me parait préférable à celle de quelques journaux qui croient que l’Autriche, n’ayant que quelques étapes à faire, reviendrait seule, etc. La France n’a accoutumé personne à s’imaginer qu’on peut se moquer d’elle, à si peu de frais. Mon Dieu, mon cher ami, aurez-vous jamais la patience. de me suivre à travers toutes ces feuilles que je vous envoie ? J’en doute, et aussi j’en reste là pour le moment, vous demandant pardon de ma prolixité, mais je n’ai pas le temps d’être bref.