Page:Reiset - Mes souvenirs, tome 2.djvu/371

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
361
CHAPITRE ONZIÈME

à se relever. « J’espère, madame, lui dis-je, que vous ne vous êtes pas fait mal. » — « Non, me répondit-elle ; je suis prête à recommencer. » Elle remonta en effet, tenant tête à l’Empereur et au grand-duc Constantin qui s’étaient placés parmi les premiers assiégeants. Après quelques instants de repos, l’Impératrice demanda d’organiser une partie de barres sur les bords du lac. Elle se mit dans un camp vis-à-vis du grand-duc Constantin, qui se foula le pied en jouant. Elle courait avec animation. L’Empereur semblait prendre un grand plaisir à ce spectacle. La fête dura de trois heures à cinq heures du soir.

On parlait beaucoup alors de complots contre la vie de l’Empereur qui sortait sans escorte dans Paris et qui prenait fort peu de précautions. C’était de Londres que partaient, disait-on, les assassins dont les exilés italiens et français armaient le bras. Un des projets était de l’attaquer quand il traversait l’allée des Tuileries pour suivre la terrasse du bord de l’eau, sa promenade habituelle. Il y aurait eu également des préparatifs tentés pour faire sauter sa loge au Théâtre-Français le jour de la première représentation de Fiammina. De la poudre fut trouvée sous la loge impériale. Le préfet de police vint ce jour-là quatre fois chez l’Empereur, le suppliant de