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CHAPITRE HUITIÈME

quelque part. Il y a quelques jours que les gazettes m’expédiaient sur Vienne.

« C’est tout bonnement un petit canard. Ce qui est plus sérieux, c’est la proposition (ceci entre nous) que me fit, il y a quatre jours, le duc de Newcastle. Celui-ci, que je ne connais que très peu, m’écrivit une lettre excessivement flatteuse et peu méritée où il me dit ceci :

« Je dois nommer un gouverneur aux îles Ioniennes avant que de quitter le ministère. Je vous offre ce poste. Si vous le teniez peu digne de vous, ne m’en voulez pas. C’est de mon devoir de désigner l’homme qui le remplira dignement. »

« Je n’ai pas besoin de vous dire combien j’ai été touché, non de l’offre, mais de la manière qu’elle a été faite. Mais j’ai refusé immédiatement. J’ai dit au duc qu’après trente-sept ans de services diplomatiques j’étais peu disposé à me lancer dans une nouvelle carrière ; que des considérations de famille m’engageaient de ne point quitter mon pays, et que rien, si ce n’était de pouvoir servir de nouveau more meo, m’engagerait de perdre ces considérations.

« Donc il en est de mon gouvernement comme de celui de l’écuyer très célèbre de don Quichotte.

« D’ici rien de nouveau, que je sache.

« On a fini par où on aurait dû commencer.