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CHAPITRE CINQUIÈME

rouleau de buis de la chocolatière pour le faire mousser. Quand il fut à point, elle en offrit à son mari et au révérend abbé de la Trappe, qui se retira en gémissant d’un manque de tenue peu fait pour ajouter au prestige de l’autorité.

Mes collègues Aloys de Raynevat et Dolfus me tinrent, comme je l’ai dit, fidèle compagnie, discutant avec le bon docteur Patenotre à propos de la politique du jour. Nous étions très opposés aux abus de la tribune et des journaux ; le docteur était au contraire, comme les libéraux de la Restauration, partisan de la liberté de la presse et de la tribune, de la charte constitutionnelle, etc. Nous nous animions très fort quelquefois, mais nous restions au demeurant les meilleurs amis du monde.

Les nouvelles lettres de créance du général de Castelbajac arrivèrent le 14 janvier 1853, par la poste ordinaire et non par un courrier spécial. Elles étaient adressées « au très excellent, très sérénissime, très puissant prince Nicolas », qualifié de bon ami. C’était la reproduction exacte des formules employées par l’empereur Nicolas vis-à-vis de Napoléon III.

Le 16, le général de Castelbajac fut reçu par l’Empereur, qui lui dit : « Puisque l’empereur Napoléon m’a pris comme je suis, j’espère que nous nous enten-