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CHAPITRE TROISIÈME

changement d’air pouvait rétablir sa santé. Le roi dicta la réponse : « Bien volontiers, si le prince l’accompagne. » Il craignait que ce voyage fût un prétexte de séparation déguisée. Cela était sans doute la pensée, l’espoir du comte de Syracuse, car la princesse ne vint pas et il n’en fut plus question.

Elle vécut à la cour de Naples, restant heureusement en bonne harmonie avec la reine.

Vers la fin du règne de Charles-Albert, Mademoiselle, fille du duc de Berry, devenue par son mariage d’abord duchesse de Lucques, puis, à la mort de l’impératrice Marie-Louise, duchesse de Parme, venait fréquemment à la cour de Turin. Elle y passa cinq mois en 1848 ; c’est là qu’elle apprit la mort de Marie-Louise.

Charles-Albert qui avait rencontré à la cour de France la duchesse de Berry, après la guerre d’Espagne de 1823, avait conservé pour elle un véritable culte et il témoignait à sa fille les plus grands égards. La jeune princesse habitait un joli appartement au Palais-Royal où elle recevait deux fois par semaine un cercle très restreint, faisant et offrant elle-même son thé avec beaucoup de grâce et de simplicité. Elle eût désiré étendre ses réceptions, mais le duc de Parme chargé par elle d’inviter quelques hommes ne manquait pas d’ajouter : « Croyez-moi, n’y allez