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MES SOUVENIRS

Victor-Emmanuel Ier, furent appelées pour déposer sur les jeunes années de la princesse Christine. On constata qu’enfant très gâtée par ses parents et par tous ceux qui l’entouraient, elle se montrait fière, volontaire et capricieuse. En revanche, sa Maison napolitaine déclara avoir été édifiée depuis le jour de son arrivée par toutes ses vertus chrétiennes, par sa douceur, sa sérénité inaltérable au milieu de mille peines et tracasseries qui auraient aigri toute autre femme. L’imagination populaire s’exalta ; on assiégeait son tombeau, prétendant qu’il s’y était produit des guérisons et des miracles. Sa sœur aînée avait épousé son oncle, le duc de Modène : une de leurs filles devint la comtesse de Chambord. Elle avait aussi deux sœurs jumelles : la duchesse de Lucques et l’impératrice Marianne, mariée à l’empereur Ferdinand, qui abdiqua en 1848. Son frère, le seul fils qu’ait eu Victor-Emmanuel Ier, était destiné au trône. Il mourut en bas âge de la petite vérole, pendant la traversée de Sardaigne où se réfugièrent ses parents fuyant l’invasion française. La reine n’avait jamais voulu qu’on le vaccinât. Elle attribuait la faible santé de ses jumelles à cette opération. C’est la mort de ce petit prince qui donna à la branche de Savoie-Carignan des droits à la couronne.

Une autre alliance entre la maison de Savoie et la