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MES SOUVENIRS

de sentiments, mais aussi de manières : elle fut très aimable, affectueuse même, au point d’embrasser son jeune époux en présence de la reine régnante et de la reine, sa tante.

En arrivant au Palais on dîna ; la cour qui assistait à cette cérémonie de gala fut émerveillée de voir la nouvelle reine causer à voix basse, sans discontinuer, avec son époux, le regardant tendrement, lui prenant continuellement la main, expansive comme il n’est pas d’usage de l’être en public. Le roi de Naples, n’y comprenant plus rien, fut gauchement froid, ce qui rendait les prévenances de sa femme plus extraordinaires encore.

L’heure de se retirer arriva ; la reine conduisit la mariée dans un appartement du Palais préparé pour les époux, puis elle rentra chez elle où elle causait depuis longtemps avec la comtesse de Robilant des événements de la journée, lorsqu’une de ses femmes vint la prévenir que le marquis d’Aix demandait tous les objets de toilette de la reine de Naples pour les transporter au Palais ducal où le roi de Naples était descendu. D’après les règles de l’Église en Italie des fiancés ne doivent pas demeurer sous le même toit, ce qui avait empêché le roi de Naples d’habiter le Palais-Royal jusqu’à son mariage. Au grand étonnement de la reine Marie-Thérèse, elle