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CHAPITRE SEIZIÈME

« En attendant, je vous la serre en esprit, comme l’on dit ici, et vous prie d’agréer l’assurance des sentiments les plus distingués avec lesquels j’ai l’honneur d’être, monsieur le comte, votre très humble et dévoué serviteur.

« Silvio Pellico. »


Pendant mes quatre années de séjour en Piémont j’avais pris une grande part à une œuvre importante, le percement du mont Cenis. Lors de mon intérim de 1848, alors qu’une armée française pouvait à chaque instant être appelée à passer les Alpes, j’avais senti combien cette formidable barrière faisait obstacle à l’union des deux pays. Les premières machines à tailler le granit, faites et éprouvées par MM. Mauss et Sismonda, furent essayées en ma présence au Val-Docchio près de Turin, et en celle du célèbre ingénieur anglais Stephenson. Sur mes vives instances M. Magne fut envoyé en Italie pour examiner le projet que j’avais conçu, et en septembre 1851 je le présentai à Victor-Emmanuel.

J’avais été à la peine, je ne fus pas à l’honneur, — ce que rappelèrent quelques journaux en constatant mon absence lorsqu’en 1871, le tunnel terminé, l’inauguration de la nouvelle ligne eut lieu en grande pompe.