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CHAPITRE SEIZIÈME

main ; ce fut ainsi que nous nous quittâmes pour nous revoir en France vingt ans après.

Je ne me sens au cœur aucun repentir de la déférence que je témoignai, en pays étranger, à un prince français exilé pour lequel j’ai toujours eu beaucoup d’affection.

Dans le cours de l’année 1851, la célèbre tragédienne Mlle Rachel ayant manifesté le désir de foire une tournée en Italie, je reçus pour son frère, M. Raphaël Félix, une lettre de recommandation du marquis de Chateaurenard.


9 mars 1831.
« Mon cher Ami,

« Je vous recommande avec instance M. Raphaël Félix, frère de Mlle Rachel. Il vient à Turin pour y prendre des arrangements pour faciliter les représentations que sa sœur compte venir y donner dans le courant de l’année. Je suis sûr que l’espoir de voir jouer notre illustre tragédienne vous engagera à seconder de tout votre pouvoir les démarches que fera M. Félix dans ce but. J’ai saisi avec empressement cette occasion de me rappeler à votre souvenir et de vous renouveler l’assurance de ma vieille et sincère amitié.

« Votre tout dévoué

« Marquis de Chateaurenard. »