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MES SOUVENIRS

d’administration ordinaire et les rapports de bonne intelligence avec les puissances étrangères. Il n’avait pas senti la portée de ce décret, et il n’avait pas jugé nécessaire de le discuter en conseil.

Ce décret éveilla la susceptibilité du gouvernement napolitain, et, malgré la résistance de son chargé d’affaires à Turin, le comte de Ludolf, il envoya au gouvernement sarde une note discourtoise se terminant par cette phrase : « Je demande une explication catégorique et claire. »

Sur l’avis qui me fut donné de cet incident par M. Walewski, ministre de France à Naples, je vis à ce sujet M. d’Azeglio qui me donna l’assurance qu’il aurait empêché la publication de ce décret s’il avait été prévenu à temps. Mais le langage blessant de la cour de Naples ne lui permettait plus de reculer. Il voyait avec peine que le gouvernement napolitain paraissait saisir toutes les occasions de susciter des embarras au Piémont et de lui chercher querelle.

Le roi de Naples était d’une extrême impopularité dans toute l’Italie. Son représentant, le comte de Ludolf, d’esprit sage et modéré, ne pouvait obtenir des habitants de Turin, Piémontais ou réfugiés italiens, un travail même à prix d’argent. Il usait alors de mon intermédiaire. Un jour je m’adres-