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CHAPITRE DEUXIÈME

Le marquis de la Tour du Pin Gouvernet était alors ambassadeur de France à Turin. Rendant compte de la situation au baron Pasquier, il lui écrivait le 18 février 1821 :

« Parmi les conséquences funestes que j’ai vu pouvoir résulter des derniers événements arrivés à Turin, je range au premier degré la situation difficile où se trouve placé le prince de Carignan. Ce prince de vingt-deux ans est excité à l’ambition par tout ce qui est le plus capable d’éblouir et par conséquent d’égarer une jeune tête. Il n’est pas possible de douter que les carbonari de toute l’Italie ne lui aient fait savoir qu’ils le regardaient comme appelé à être le libérateur les peuples ; et, pour prix de ce service, ils lui montrent l’Italie réunie sous son sceptre. J’ignore quelle est la force des principes de morale de ce prince, ni quelle est la force de sa raison pour résister à de si criminelles et dangereuses incitations, mais je suis persuadé qu’elles lui ont été offertes. »

L’Université fut fermée ; la classe de théologie renvoyée au séminaire et, dans chaque province, celles de physique et de philosophie. Turin ne conserva que la faculté de médecine et de chirurgie et la faculté de droit.

Plusieurs arrestations furent faites à la suite de la saisie de papiers contenus dans une voiture venant