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CHAPITRE TREIZIÈME

cesser d’être payées à partir du 1er  juillet, et ils faisaient des circulaires invitant à les refuser. Le député Brofferio proposait de déclarer traîtres à la patrie les administrateurs qui exigeraient l’impôt. Des rixes éclataient à Gênes entre les bourgeois et les militaires, et les députés de Gênes demandaient le renvoi des bersaglieri à qui ils ne pouvaient pardonner d’avoir pris leur ville à coups de carabine. Sacrifier aux demandes des Génois révoltés ceux qui avaient réprimé leur révolte n’était pas possible, et les bersaglieri restèrent. Mais les plus ardents adversaires du gouvernement : Brofferio, Ratazzi, Melana, Radice, Ravina, avaient été élus avec des majorités énormes. Un des condamnés de l’insurrection de Gênes, Reta, avait été élu également. Son élection fut cassée par la Chambre sur l’avis que le roi était résolu à une dissolution si elle avait été validée. L’opposition disposait à la Chambre de 84 voix contre 42 conservateurs. Elle avait choisi pour président par 77 voix le marquis Pareto, député de Gênes ; les deux vice-présidents, MM. Bunico et Depretis, lui appartenaient également.

La présentation du traité donna lieu aux déclarations les plus furibondes. M. Josti, vieillard dont l’exaltation touchait à la folie, déclara que, s’il était question de recevoir 75 millions de l’Autriche pour