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MES SOUVENIRS

promis pour lui ; qu’il ne pouvait venir cependant à la pensée de personne dans ce pays de dicter des conditions à l’Autriche après avoir été vaincu par elle ; mais que l’on ne trouverait pas un seul homme d’honneur qui voulût signer de paix sans une amnistie préalable et que certainement le roi ne trouverait ni un ministère pour la conclure ni une chambre pour l’accepter ».

M. de Pralormo ajoutait que, quant à lui, modéré comme il l’était et l’avait toujours été, il n’y consentirait jamais. Des réponses favorables étant arrivées de Vienne, la signature du traité, semblait devoir être promptement réalisée. Il n’en fut rien cependant, grâce à des prétentions nouvelles des ducs de Parme et de Modène qui, ayant accédé au traité, devaient accorder une amnistie semblable à celle de l’empereur d’Autriche. Ils ne voulaient accorder qu’une amnistie illusoire.

M. d’Azeglio, très perplexe, demanda à M. de Bois-le-Comte si la France et l’Angleterre consentiraient à garantir l’amnistie. « Gardez-vous bien d’élever une pareille prétention, lui répondit le très digne et très honorable M. de Bois-le-Comte ; ne demandez et n’espérez l’appui de la France que quand le Piémont sera menacé dans son existence matérielle ou dans son indépendance, mais vous comprenez qu’il est