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MES SOUVENIRS

que des lettres de marque que nous délivrerions ruineraient son commerce. Je ne parle pas des appels à la révolte, des sympathies dont nous disposons dans cette province. Je ne veux rien dire qui allume votre colère, déjà trop excitée : il vous est libre de la faire éclater devant un vieillard : j’ai seulement voulu vous peindre les résultats qu’elle peut avoir si vous la traduisez en faits. » Cette leçon porta ses fruits. M. de Brück s’apaisa.

Le maréchal Radetski mit une grande courtoisie personnelle dans ses rapports avec M. de Pralormo. Il lui déclara qu’il s’intéressait vivement au succès de la négociation et il lui annonça que, dès la conclusion de la paix, il s’empresserait de renvoyer le parc de siège de Peschiera. C’était le désaveu formel de l’inconvenante apostrophe de M. de Brück.

L’indemnité de guerre fut réduite à 75 millions payables : 15 millions en argent dans un délai de trois mois, et 60 millions en inscriptions de rentes piémontaises à 4 pour 100 à délivrer mensuellement dans un délai de deux ans. Ces rentes étaient calculées au taux de 80 pour 100, fixation très avantageuse, car leur cours n’était qu’à 72 francs.

La signature du traité eut lieu le 7 août. Elle avait été retardée par la question de l’amnistie à accorder aux Lombards et aux habitants des duchés de Parme