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MES SOUVENIRS

au pouvoir des Autrichiens. Par la prise d’Ancône ils tenaient tout le littoral de l’Adriatique et par Florence les Apennins. Le 24 avril, exécutant une des clauses les plus rigoureuses de l’armistice, ils étaient entrés à Alexandrie. À Parme comme à Modène ils exerçaient tous les droits régaliens. Le duc de Parme était à Milan ; sous tous les prétextes on l’empêchait de revenir dans ses États et on refusait de recevoir son commissaire. Le duché était gouverné par une commission instituée par le général d’Aspre. L’ordre du maréchal Radetzki relatif au recrutement avait été étendu au duché de Parme. Le recrutement s’y opérait, non pas pour former une troupe parmesane, mais pour compléter les régiments italiens au service de l’Autriche. Il ne restait rien du Pô au Tibre qui échappât à leur domination. M. de Bois-le-Comte signalait avec beaucoup de fermeté les dangers de cette situation au gouvernement français et il ajoutait :

« Je retrouve dans la correspondance d’un de mes prédécesseurs ici, vieil émigré rentré avec le roi, le marquis de la Tour du Pin, des paroles mémorables, au moment de la crise révolutionnaire de 1820 : « Si l’Autriche est victorieuse, elle sera écrasante, et si nous la souffrons, nous aurons manqué à nos devoirs envers nos princes, nos peuples et nos