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CHAPITRE DOUZIÈME

été réuni pour foire cesser un pareil état de choses. On y avait décidé de renvoyer toutes les non-valeurs pour former avec le reste, à l’aide d’éléments de choix, une armée de quatre-vingt mille hommes pouvant mettre soixante mille hommes en campagne, ce qui était déjà beaucoup pour le Piémont.

Il y avait vingt mille hommes au camp de Saint-Maurice, vingt mille à Gênes sous les ordres du général de la Marmora ; une division de réserve de dix mille hommes formée des gardes et d’une brigade d’infanterie était à Turin et aux environs. Le reste était dans les garnisons et complétait un effectif de guerre d’environ soixante mille hommes. Pendant les négociations si difficiles du traité de paix, Victor-Emmanuel tomba gravement malade. Il fut atteint d’un érésipèle à la cuisse qui mit un instant ses jours en danger. Sa mort eût été une complication désastreuse. Les événements s’aggravaient dans toute l’Italie. L’armée française avait débarqué à Civita-Vecchia et une lutte d’influence des plus émouvantes s’était engagée entre le général Oudinot et M. Ferdinand de Lesseps, envoyé comme ministre plénipotentiaire en mission auprès du gouvernement de la République romaine.

Mazzini, qui était alors l’un des triumvirs de Rome, avait noué avec ce dernier des relations très