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CHAPITRE ONZIÈME

lexandrie devait recevoir une garnison, mi-partie sarde, mi-partie autrichienne, les corps lombards devaient être dissous et toutes les parties de la Lombardie occupées par les Piémontais évacuées ; les frais de la guerre devaient être payés parle Piémont. Cet armistice devait durer jusqu’à la conclusion de la paix.

J’avais précédé M. de Bois-le-Comte à Novare où j’avais accompagné avec le marquis Scarampi la comtesse de Robilant qui s’y était rendue avec son gendre pour prodiguer ses soins à son fils gravement blessé. Nous avions quitté Turin le dimanche 25 mars, à midi : à la nuit tombante nous étions arrivés au pont de la Sesia occupé par les Autrichiens. Les habitants de Verceil étaient sur la route d’où l’on apercevait un premier campement autrichien établi à Borgo-Vercelli. Il y avait un second camp à Orfengo. Le maître de poste refusait de nous donner des chevaux disant que le maréchal Radetzki le lui avait défendu. Heureusement un major autrichien, touché de la situation cruelle de la comtesse de Robilant, se montra humain et poli et leva l’interdiction. Nous pûmes ainsi continuer notre voyage sans trop de retards. Je fus frappé de l’ordre qui régnait dans le village occupé par les Autrichiens. Leur camp, dont les feux étaient allumés, était