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MES SOUVENIRS

après avoir fait un riche mariage, qui est venu s’établir ici depuis que j’y suis pour m’y offrir son ancien dévouement et qui m’a monté tout mon établissement avec une obligeance sans égale.

« Je suis toujours comblé par le gouvernement, par les habitants du pays et même par les négociants anglais de tant de bontés, d’attentions, de prévenances, que jamais je ne pourrai assez m’en louer et en montrer de gratitude. Lorsque je fus le plus mal, la reine m’envoya un bateau à vapeur qui portait un de ses chambellans et un aide de camp général du roi pour s’informer de mes nouvelles, et le roi y avait adjoint son propre médecin, un docteur prussien. Canna m’a dit que le général d’Aspre vous avait parlé de mon arrestation ; si je puis croire qu’une petite récolte des événements les plus intéressants qui me sont arrivés depuis mon départ de Novare et de ce que j’ai remarqué de plus curieux ici vous pût faire plaisir, je vous la ferais avec empressement et une douce satisfaction.

« Je continue à faire une vie fort solitaire, et n’ayant point un grand enthousiasme pour les événements modernes, j’ai pris maintenant pour lecture les grands romans de Plutarque. Au reste, je remercie le ciel de la nouvelle position qu’il m’a faite, la croyant la plus honorable, et mes regrets d’un si