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CHAPITRE ONZIÈME

roi. Rien n’était arrivé ni à la reine, ni à la duchesse de Savoie, ni au prince de Carignan, lieutenant général, ni aux membres du gouvernement.

Charles-Albert passa par Verceil, Casale, Asti et Nice et il pénétra en France par le pont du Var. Il traversa tout le Midi et il arriva à Bayonne le 1er  avril. Il était entré en Espagne et il se trouvait à Tolosa lorqu’il fut rejoint, le 3 avril, par Charles de La Marmora, son premier aide de camp, et par le comte de San Martino, venus pour lui demander s’il persistait dans son abdication, et, en ce cas, d’en faire dresser un acte régulier. Il résista à toutes leurs supplications et fit immédiatement dresser l’acte par un notaire de Tolosa. Puis, continuant son voyage, il arriva à Oporto le 19 avril. Le 8 mai, il écrivait lui-même un récit de son voyage qui m’a été alors communiqué par mes bons amis de Turin avec lesquels il resta en correspondance jusqu’) son héroïque mort.


Oporto, le 8 mai 1849.

« Vingt-quatre jours de voyage dont les quatre derniers ont été faits à cheval m’ont fait arriver à Oporto. Ce ne fut point sans qu’il m’arrivât encore bien des événements. On pourrait en faire un petit roman ; mais maintenant tout ce qui me concerne a