Page:Reiset - Mes souvenirs, tome 1.djvu/308

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
299
CHAPITRE ONZIÈME

vice des subsistances ne laissait guère d’espoir d’y porter remède.

À onze heures, une division du second corps d’armée autrichien, commandée par l’archiduc Albert, commença le feu sur la route de Mortara près de la Bicocca. L’alarme avait été donnée par le tintement de la cloche de l’église où une vedette avait été placée. Quelques pelotons de bersaglieri, soldats nouveaux à peine formés et instruits, plièrent sous la vivacité du feu de l’artillerie et des chasseurs. La première impression fut mauvaise à raison des glorieux souvenirs que représentait l’uniforme des bersaglieri. Les brigades de Savoie et de Savone qui occupaient à gauche la Bicocca furent les premières à soutenir le feu. C’était sur elles que l’ennemi concentrait tous ses efforts. Le 15e régiment qui ne s’était jamais battu, ayant passé la dernière campagne en garnison en Savoie, tint ferme pendant une demi-heure, puis beaucoup de soldats se débandèrent attirés par le voisinage de Novare et par l’espoir d’y trouver des vivres. C’était le point de réunion de tous les fuyards, des affamés, des hommes fatigués, des blessés, en un mot de tous ceux qui, pour un motif quelconque, quittaient le champ de bataille.

Au 15e régiment on substitua le 2e de la brigade de Savoie. Cette brigade se conduisit dès le commen-