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MES SOUVENIRS

l’ordre du major qui les commandait, ils convinrent de déposer les armes et ils se rendirent au nombre de dix-sept cents hommes avec cinquante-sept officiers de la brigade de la reine et de Cunéo. L’artillerie, placée en ordre de marche au milieu de la colonne, embarrassée de chevaux morts étendus sur le sol de la route, ne pouvait dans cette position tirer sur l’ennemi. Elle augmentait le désordre en partageant en deux la colonne piémontaise. Elle perdit quatre pièces de la 6e batterie de bataille et une de la seconde à cheval. Deux escadrons de Nice, sous les ordres du major Gazelli, chargèrent désespérément les ennemis et s’ouvrirent un passage, dégageant en même temps un bataillon du 21e. Les généraux de La Marmora, Durando et Trotti avaient été séparés avec trois bataillons du reste de la division ; ils purent gagner à travers la ville la route de Novare et battre en retraite en assez bon ordre avec les régiments de Savoie et de Nice-cavalerie, l’artillerie, les chasseurs-gardes et ce qui restait de la brigade de la reine. Le général Trotti, commandant cette malheureuse brigade, modèle de loyauté, de bravoure et de modestie, couvrit la retraite avec le 3e bataillon du 9e régiment (major Carcassi). La brigade d’Aoste dont les bataillons étaient intacts, quoique séparée au début et obligée de suivre des