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MES SOUVENIRS

coups de fusil seraient brûlées et les propriétaires fusillés.

Il y avait aussi une division que le ministère avait oubliée à Sarzane, sur la frontière de Toscane, et qui ne pouvait arriver en ligne que le 25. Le surplus de l’armée était massé de Novare à Voghera sur une ligne de quarante kilomètres.

L’emprunt volontaire n’ayant rien produit, on eut recours à un emprunt forcé, écrasant pour les propriétaires et les négociants. Le premier emprunt avait formé le double des contributions ordinaires. Le second fut presque le double du premier de telle sorte qu’en une année les contribuables eurent à payer six à sept fois leurs impôts. Comme ils ne pouvaient se procurer de l’argent que par des moyens usuraires, ce chiffre était loin de représenter leurs sacrifices réels.

Les émigrés à longue barbe et à chapeau pointu, si belliqueux en paroles, restèrent tous à Turin malgré un décret appelant aux armes la population entière des États lombardo-vénitiens.