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CHAPITRE DIXIÈME

pour les équipages de pont et pour les ambulances. Il ne restait que deux millions et demi en caisse. L’armée dut arriver sur le Tessin sans ambulances organisées. Les places d’Alexandrie, de Stradella et la tête de pont de Casal n’étaient même pas palissadées.

Le nombre des officiers était très insuffisant. Beaucoup de compagnies n’en avaient qu’un seul. Une promotion de quatre cents sous-lieutenants n’arriva au quartier général que le 25 mars, deux jours après la bataille.

L’armée avait seize canons par divisions, — soit environ cent vingt-huit bouches à feu attelées.

On comptait sur des insurrections en Lombardie et on avait envoyé une petite division de sept bataillons à Arona pour les favoriser.

Aucun mouvement ne se produisit, les populations entre le lac Majeur et le lac de Côme étant très calmes. Elles redoutaient d’ailleurs les rigueurs autrichiennes. À Plaisance, le gouverneur ordonna aux habitants d’avoir constamment pour cinq jours de vivres, de fermer leurs maisons à neuf heures du soir ; le son des cloches fut défendu, la possession d’armes de guerre fut punie de mort. Au premier coup de canon les maisons devaient être illuminées. On annonça que toutes celles d’où partiraient des