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MES SOUVENIRS

avertissement donné par les ministres de France et d’Angleterre et annonçant formellement que les puissances médiatrices resteraient spectatrices impassibles de la guerre, si le Piémont la déclarait, resta infructueux. L’armistice fut dénoncé le 12 mars. Le roi quitta Turin, ainsi que la garnison de cette ville qui fut remplacée par les 4es bataillons de deux régiments de Savoie et les dépôts de cavalerie, et l’armée fut massée sur le Tessin et le Pô, entre Novare et Castel-San-Giovanni, les hostilités devant commencer le 20 mars à midi. Le prince de Savoie-Carignan fut nommé lieutenant général du royaume et le général Scharnowski major général de l’armée, donnant les ordres de mouvement sous sa responsabilité, mais sous la direction du ministre de la guerre. Le roi devait assister aux opérations sans avoir le commandement en chef.

À la Chambre, la notification de la dénonciation de l’armistice fut applaudie par les tribunes garnies d’émigrés lombards, mais au Sénat la consternation était sur tous les visages.

Les deux régiments de Savoie, comptant six bataillons de six cents hommes chacun, partirent dans un ordre admirable : tous les sénateurs et députés de la Savoie les accompagnaient.

Au dernier moment, les chevaux manquaient