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vernement romain et avait soutenu le projet de Constituante repoussé par le Piémont. Le grand-duc avait dû quitter Florence pour se retirer à San-Stefano. Presque en même temps qu’à Rome la République y avait été proclamée. La terreur régnait dans ce malheureux pays, et personne n’osait protester contre un régime détesté de tous. La mesure était comble. Les envoyés du gouvernement romain à Turin reçurent leurs passeports et l’ordre de partir dans les vingt-quatre heures. L’envoyé confidentiel du gouvernement toscan reçut le même ordre. Il fut convenu qu’une intervention militaire aurait lieu en Toscane pour rétablir le grand-duc, beau-frère de Charles-Albert. Dans ce but le corps d’armée du général de la Marmora, composé de neuf bataillons, de six escadrons et d’une batterie, avait été rassemblé à Sarzane, ville située à l’extrémité du golfe de la Spezzia sur la frontière même de la Toscane, à 15 lieues de Livourne et à 20 lieues de Florence, sur la route de ces deux dernières villes à Gênes.

De là, il devait entrer en Toscane si le grand-duc le demandait et s’il donnait à ses troupes commandées par le général Laugier l’ordre de se joindre à celles du Piémont pour marcher sur Livourne et Florence. Ces ordres avaient été donnés de San Stefano au général Laugier, ma*s lorsque l’avis arriva à