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CHAPITRE NEUVIÈME

nous traiter comme à Rome et à Florence, mais nous ne nous laisserons pas faire : l’exemple d’ailleurs n’est pas séduisant. »

Le roi à qui le commandement de l’armée n’avait pas encore été rendu parla fort peu de la guerre, mais il s’exprima avec vivacité sur les infractions portées par les mesures du maréchal Radetzki aux conventions faites entre eux à Milan.

Il ne fit aucune objection aux démarches faites par la France pour offrir au Pape l’hospitalité, offre dont l’acceptation eût été très désirable dans l’intérêt de l’Italie et de la religion en arrachant Pie IX aux influences qui l’entouraient à Gaëte. Sur les conférences de Bruxelles et leur résultat Charles-Albert tenait un langage presque résigné. Il parlait de l’intention de l’Autriche de ne céder aucune partie de ses États d’Italie comme devant rendre difficile la conclusion de la paix, mais sans tenir le langage belliqueux auquel il était accoutumé.

Des renforts évalués à vingt bataillons arrivaient à Milan, et Radetzki prenait dans le royaume lombardo-vénitien des mesures de plus en plus rigoureuses. À l’impôt extraordinaire dont avaient été frappés les personnages qui avaient servi le régime nouveau depuis le soulèvement de Milan étaient