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CHAPITRE NEUVIÈME

entraves apportées à son émigration. Mon ami le marquis Costa de Beauregard, d’opinion très royaliste, avait eu une conversation avec le roi qui lui avait demandé d’employer toute son influence pour calmer cette agitation. Mais Costa de Beauregard avait répondu qu’il était trop tard. Il fut question de le destituer de sa place d’aide de camp du roi. La guerre était une question de vie ou de mort pour la Savoie.

Il est certain que le rappel des régiments de Savoie dans leur pays et un refus d’impôts devaient obliger à faire la paix.

Les deux régiments d’infanterie et le régiment de cavalerie de cette province, en garnison à Turin, formaient un effectif de près de dix mille hommes. Les deux bataillons de réserve comptaient trois mille hommes et on évaluait à environ quatre à cinq mille hommes les Savoisiens épars dans l’artillerie et les bersaglieri, soit encore tout près de dix mille hommes d’excellentes troupes, qui auraient fait un grand vide dans l’armée piémontaise.

La Savoie réclamait la séparation absolue de l’administration des deux pays, la nomination des Savoisiens à tous les emplois, la disposition de son budget, l’institution d’un Conseil général, chargé de l’administration et ayant le droit de refuser le concours de