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MES SOUVENIRS

driano, entre Milan, Pavie et Lodi, pour surveiller les mouvements des Piémontais sur le Pô et sur le Tessin.

Les fortifications de Peschiera, Vérone et Mantoue furent améliorées : ces places furent pourvues de vivres pour six mois. Malgré les fougueux discours prononcés au Parlement et l’effervescence de quelques villes, la supériorité de l’armée autrichienne, l’insuffisance de l’armée piémontaise, l’indifférence, la répugnance même du peuple pour la guerre, eussent dû engager le gouvernement sarde à attendre et à s’en remettre aux négociations du soin de mettre fin à une situation désespérée. Il obéissait aux injonctions de l’opposition dont le député Ricci, ancien ministre, exprimait en ces termes les sentiments secrets : « Notre situation n’est pas tenable ; nos finances ne peuvent entretenir notre armées notre état politique ne peut résister à l’agitation qui le mine ; la guerre seule peut nous tirer de cette situation. Si nous sommes vainqueurs, l’Italie sera indépendante et nous pourrons dominer l’anarchie. Si nous sommes battus, il sera prouvé que l’Italie ne peut se délivrer elle-même et cette conviction de l’impuissance de ses efforts lui rendra la tranquillité. »

Sur ce beau raisonnement on allait aux abîmes