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CHAPITRE HUITIÈME

l’entoura et le salua des vivats les plus chaleureux. Au cours de cette ovation, une association lombarde s’avança près de Charles-Albert et lui remit une pétition lui exposant la triste situation des pays occupés par l’armée autrichienne. Charles-Albert répondit qu’il avait tiré l’épée pour la délivrance de l’Italie et qu’il ne la remettrait dans le fourreau que lorsque cette délivrance serait accomplie. — Le général Perrone, ministre des affaires étrangères, s’efforçait en vain de faire prévaloir des conseils de prudence. « Il y a une insurrection à Vienne, mais il n’y en a pas eu dans l’armée autrichienne, disait-il, elle est aujourd’hui ce qu’elle était il y a quinze jours, et je profiterais plus volontiers d’une révolte de régiments à Milan que d’une révolution politique à Vienne. »

Au grand déplaisir de Charles-Albert, le ministère s’opposa à ce qu’il conservât le commandement de l’armée qui fut confié au général Bava, avec le général Scharnowski comme chef d’état-major. Soixante mille hommes étaient échelonnés de Tortone à Novare avec cent quatre bouches à feu, mais de l’aveu du général Scharnowski cette armée était hors d’état d’entrer en campagne pendant l’hiver. Elle n’avait aucune réserve en chevaux : tous les chevaux en état de marcher étaient dans le rang, ce