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MES SOUVENIRS

Anet que la comtesse de Latour-Maubourg, sœur de Mme de Caraman, veuve de mon ancien ambassadeur à Rome

En revenant à Paris, M. de Billing me fit remarquer près du village de la Queue le château du prince de Polignac, dont il avait été le secrétaire à l’ambassade de Londres. Il me raconta qu’il était, le premier jour des journées de Juillet, au ministère des affaires étrangères près de M. de Polignac et que celui-ci traitait d’enfantillage, de tumulte bientôt apaisé, les barricades que l’on commençait à élever dans Paris. Pour bien prouver au peuple assemblé en face de l’hôtel des Capucines qu’il ne craignait d’aucune façon les menaces, il ordonna d’ouvrir les fenêtres des appartements donnant sur les boulevards et d’allumer les lustres en plein jour comme pour une soirée de fête. Tant d’audace porta l’irritation à son comble ; le prince de Polignac fut bientôt obligé de fuir son hôtel envahi par les révoltés.

À notre retour à Paris, nous trouvâmes tout changé. Le duc Decazes, grand référendaire de la Chambre des pairs, à qui M. de Billing m’avait présenté, était intervenu et avait fait substituer son fils, récemment nommé duc de Glucksbjerg, au baron de Billing.

Pour me consoler de ma déconvenue, j’allai faire