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MES SOUVENIRS

Le 20 septembre, Charles-Albert recevant M. de Bois-le-Comte lui dit :

« J’ai accepté de bonne foi la médiation proposée par MM. de Reiset et Abercromby à Alexandrie, telle qu’elle m’a été présentée, et je m’abandonne en toute confiance aux négociations qui en seront la suite, mais il est bien essentiel que ces négociations soient promptes et mettent fin à l’état déplorable où sont les pays séparés du reste de l’Italie par l’occupation autrichienne, et il est indispensable que la paix consacre l’indépendance de l’Italie. S’il en était autrement, il y aurait une explosion qui nous entraînerait tous et qui perdrait entièrement ce pays. Nous combattrons plutôt que de subir cette ruine, car périr pour périr, autant vaut-il que ce soit, d’une manière honorable et en combattant l’ennemi commun que par la guerre civile. Je le dis comme italien plutôt que comme roi de Piémont, car il ne s’agit pas ici de mes intérêts, il s’agit de la ruine de l’Italie entière. Voyez ce qui se passe à Livourne, à Gênes, et dites-moi si, l’ordre étant si difficile à maintenir quand on espère une paix qui assurera l’indépendance du pays, il sera possible de résister si elle est menacée sérieusement. »

La réponse du ministre de France devait être très réservée. Il protesta du désir des puissances.