Page:Reiset - Mes souvenirs, tome 1.djvu/192

Cette page a été validée par deux contributeurs.
183
CHAPITRE SEPTIÈME

Gênes six bataillons formant un corps de troupes de quatre mille hommes, en annonçant qu’il cernerait la ville par l’occupation des faubourgs et la fermeture du port jusqu’à ce que l’ordre fût rétabli.

L’alliance de l’aristocratie génoise avec le parti républicain allait au delà des intentions de ses principaux chefs. À Gênes, la noblesse avait conservé de l’influence qu’elle exerçait par une véritable clientèle prenant le mot d’ordre dans ses palais et agissant en conséquence. C’était elle qui maintenait une certaine agitation dont tirait profit le parti républicain qui avait des agents dans toutes les villes. Le peuple qui ne faisait pas partie de la garde nationale se mêlait à tous les mouvements et en devenait l’instrument principal. C’est alors que le parti républicain s’en emparait ; l’aristocratie ne pouvait plus l’arrêter et, n’osant pas se brouiller avec le parti républicain, elle ne tardait pas à perdre tout son empire.

La légèreté du caractère national, la rapidité avec laquelle les mouvements populaires se faisaient et se défaisaient, dérangeaient toutes les combinaisons politiques qui cherchaient à tirer parti d’un soulèvement. Il se produisait quand on n’en avait pas besoin et faisait défaut quand on comptait sur lui.